La gare de Houilles/Carrières-sur-Seine en vélo

La gare de Houilles/Carrières  (qui se situe intégralement à Houilles) est le lieu de rassemblement de tous les vélos ovillois. Il suffit pour s'en convaincre d'y passer un matin et de voir converger tous ces vélos.
La Mairie annonce environ 700 places de stationnement, je pense qu'il y en a moitié moins, et c'est tout le mobilier urbain qui se retrouve couvert de vélos en tout genre.
Ce lieu est emblématique de la politique du vélo à Houilles. A première vue, cela peut impressionné. Et quand on regarde dans les détails, la déception est là.
Comme d'habitude, je vous propose une petite carte explicative afin de vous donner un aperçu de la situation:

La gare de Houilles-Carrières et ses aménagements pour les cyclistes

Faisons un tour des possibilités d'accès à la gare: au nord des voies, deux rues permettent d’accéder à la gare, la rue Maurice Berteaux et l'avenue Charles de Gaulle. La rue Maurice Berteaux, en faux plat descendant est assez rapide en vélo. Le seul problème est que les automobilistes sont très pressés d'aller déposer leurs passagers à la gare (et de se faire bloquer à cause de leur stationnement intempestif sur la place des bus). Du coup, les cyclistes se font doubler à très vive allure: les automobilistes profitent par exemple de l'élargissement temporaire sur le dos d’âne au niveau de la rue de la Justice pour y faire un dépassement. Cependant, si le code de la route était respecté (il faut laisser un mètre entre le cycliste et la voiture), aucune voiture ne pourrait doubler. Pourquoi les forces de l'ordre ne viennent-elles jamais constater ces infractions ? Toute voiture qui double dans cette rue est forcément en tort ! Mais il faut peut-être attendre un accident dramatique pour que cela soit réalisé.
La problématique est la même côté avenue Charles de Gaulle, avec encore un peu moins d'espace pour les voitures. Je les trouve un peu plus attentives, car il y a aussi énormément de piétons qui traversent dans tous les sens, et les ouvertures de portières, si dangereuses pour les vélos, obligent également les autos à lever le pied.
Ces deux rues arrivent rue du 4 Septembre, sur une intersection où personne ne sait dire où les piétons peuvent traverser. Le problème de cette rue est l'étroitesse des trottoirs coordonnée avec le passage très nombreux de piétons. Ajoutons à cela les énormes bacs à fleurs posés sur le trottoir (parfaits pour obliger les piétons à passer sur la route). Jusqu'à l'entrée de la gare, cette rue est assez compliquée et bouchonnée, mais les nombreux parkings à vélo (et autres mobiliers urbains) permettent de presque toujours trouver une place pour le vélo.
Pour repartir de la gare, il n'y a légalement qu'une solution, suivre la rue du 4 septembre et revenir ensuite vers la rue Gambetta si vous souhaitez rejoindre le quartier de la Main de Fer, le centre-ville ou le quartier des Belles-Vues. Ou faire comme nombre de cyclistes, chevauchez votre vélo et utilisez la rue du 4 septembre en contresens cyclable jusqu'à la rue de Verdun.
Nous pouvons donc déjà poser quelques pistes de reflexions sur cette première partie (le nord de la gare):

1. Il faudrait réduire les vitesses sur les rues permettant d'arriver à la gare (rue Berteaux, avenue de Gaulle et rue du 4 septembre): zone 30 à minima (pour les piétons et les cyclistes) avec interdiction de doubler les cyclistes
2. Il faudrait offrir plus de stationnement vélo vers la passerelle d'accès rue Maurice Berteaux: un seul parking actuellement, rapidement plein
3. Il faudrait également réfléchir à des contresens cyclables (rue Berteaux pour les gens de la Main de Fer et rue du 4 Septembre (pour rejoindre la rue de Verdun pour les gens du centre-ville, mais aussi pour permettre aux gens du Tonkin de remonter la rue depuis l'avenue Jean Jaurès)
4. Des contresens peuvent être envisagés aussi rue de Verdun et avenue Charles de Gaulle, mais au prix de places de parking en moins d'un côté (cela permettrait cependant rue de Verdun de faire un vrai trottoir, et ce ne serait pas inutile)
5. Il faudrait éliminer quelques places de stationnement voiture dans le bas de la rue Berteaux pour y faire un dépose minute
6. Refaire compter le nombre de places de parking vélos et s'apercevoir qu'il en faudrait quand même plus pour que les gens ne garent plus leurs bicyclettes n'importe où. 
7. Faire interdire aux motos l'utilisation des places dans les parkings vélos
8. Faire rentrer leurs poubelles aux boutiques qui les déposent en face du bar 'L'Express' et qui ne les rentrent jamais et avec la place gagnée faire des parkings à vélo

  Pour le côté sud de la gare, les accès ne peuvent se faire que par deux rues également: la rue Robespierre et la rue Gay Lussac. L'arrivée par la rue Robespierre et la place André Malraux n'est pas spécialement faite pour les vélos, mais la voie pour bus peut servir de solution temporaire pour remonter jusqu'aux parkings à vélo. L'arrivée par la rue Gay Lussac se fait sur un axe partagé de la ville. C'est donc le seul aménagement cyclable actuellement existant pour aller à la gare ! Quelques parkings à vélos permettent de les laisser (mais pas à l'abri des intempéries).
Le réaménagement de la zone (lien) va permettre de gagner des pistes cyclables d'accès, ce qui ne sera pas un luxe au départ du boulevard JJ Rousseau. De plus, des nouveaux parkings vont être créés le long du rond point (mais d'autres vont être supprimés, je ne sais pas si le nombre de place va augmenter ?). Il est d'ailleurs à noter que l'on se plaint des cyclistes circulant sur les trottoirs mais peut-on m'expliquer pourquoi on fait les parkings à vélos sur les trottoirs ? Sur les emplacements prévus dans le projet, on voit que c'est un endroit où de nombreux piétons vont passer et où la cohabitation va être difficile. Je pense qu'à un moment, il faut considérer les cyclistes comme il se doit et leur fournir des parkings (et des accès à ceux-ci) conformes: c'est à dire directement depuis la route, sans avoir à monter sur le trottoir. Pour rappel, un cycliste qui irait jusqu'au parking vélo en vélo serait en infraction car roulant sur un trottoir. N'est-ce pas absurde ?

Reconfiguration de la gare routière de Houilles - Image: Mairie de Houilles

Pour quitter la gare depuis cette parte "sud", 3 possibilités (ce qui est plus vaste que de l'autre côté !!): repartir vers le boulevard JJ Rousseau (une bande cyclable est prévue dans le réaménagement), soit partir rue Gay Lussac (axe partagé), soit remonté la rue Robespierre et la continuer (avec un début d'axe partagé au niveau de la passerelle piétonne) ou la quitter au niveau de la rue Danton.
 Ce que je retiens donc:

1. Voir si les travaux de réaménagement de la gare routière vont amener les améliorations espérées (bandes cyclables, parkings vélo couverts et plus nombreux)
2. Il faudrait une vraie piste cyclable sur la rue Robespierre (depuis l'entrée principale de la gare jusqu'au pont Kennedy)
3. Toutes les rues adjacentes à la gare de ce côté-ci devraient également être en zone 30.
4. La rue Danton devrait être en contresens cyclable car elle permet un accès à un parking à vélo couvert et inexploité (sauf par les  motos) et un accès à la passerelle. Les gens qui viennent du haut du Réveil Matin, voir du quartier de la Main de Fer, pourraient avoir intérêt à descendre du pont Kennedy vers ici.
5. Créer des bateaux sur le trottoir pour accéder à ce parking au niveau de la passerelle. Les voitures y ont droit pour accéder à leur parking. Pourquoi pas les vélos ?
6. Ce même parking est presque entièrement cloturé (je crois qu'il appartient à la SNCF directement). Il serat peut-etre intéressant d'en faire un parking fermé et sécurisé, du même type que ce qui existe à Sartrouville et Bezons (offre du STIF appelée Véligo). L'idée est de pouvoir venir en vélo à la gare, même avec un "beau" vélo, avec une offre couplé au Pass Navigo. 

Il ne faut pas oublier non plus de mentionner le parking Vinci qui offre des places de stationnement  payantes mais sécurisées (mais qui sont un peu loin pour les personnes venant du "haut" de Houilles). Ce parking offrirait également selon les annonces des possibilités de location de vélo, mais j'ai l'impression que cela fait plus parti de l'offre standard Vinci qu d'une vraie volonté de le faire à Houilles. Je serai curieux de connaitre le nombre de locations qu'ils réalisent par an.

Enfin, je voudrais mentionner le Triporteur qui vient les premier et troisième mardis du mois, rue du 4 septembre, dépanner les vélos et proposer divers accessoires bien utiles. Ce service est très pratique, le triporteur est là tôt le matin et tard le soir. Ces tarifs sont dans la norme de ce qui se fait et permet de ne pas perdre du temps le we à aller plus loin pour faire les petites réparations. Bref, en attendant un vrai magasin de cycles à Houilles, c'est une très bonne solution !